L'Europe et Sarkozy au chevet de
l'automobile
L'Expansion.com - 15/01/2009 - L'Expansion.com
> La publication des chiffres désastreux du marché automobile européen en 2008 a poussé Bruxelles à convoquer vendredi une réunion ministérielle des pays de l'UE. A Vesoul, Nicolas Sarkozy promet "des moyens importants" en échange de l'arrêt des délocalisations.
> L'Europe a accusé en 2008 sa plus forte chute de ventes de voitures neuves en quinze ans, sur fond de récession économique, une dégringolade qui a motivé la convocation vendredi à Bruxelles d'une réunion ministérielle des pays de l'UE.
> L'an dernier, seules 14,7 millions de voitures neuves ont été immatriculées, soit un repli de 7,8% par rapport à 2007, a indiqué jeudi l'Association des constructeurs automobiles européens.
> Parmi les grands marchés d'Europe occidentale, la chute a atteint en décembre 6,6% en Allemagne, 15,8% en France, 13,3% en Italie, 21,2% au Royaume-Uni et 49,9% en Espagne.
Volkswagen tire son épingle du jeu
> Dans le détail des ventes par constructeurs en 2008, le champion allemand Volkswagen a réussi à légèrement augmenter sa part de marché à 20,6%. Ses ventes annuelles ont reculé de 4,4%, dans une moindre proportion que celles de ses concurrents étrangers.
> Le Français PSA Peugeot arrive en deuxième position, avec une part de marché de 12,7% qui s'est érodée avec des immatriculations en repli de 9,1%.
> Viennent ensuite les américains Ford et General Motors, dont les ventes ont ont respectivement chuté de 5,2% et de 13,9%. Le groupe français Renault dégringole de 6,9%, Fiat de 5,5%, l'allemand BMW de 3,5%, le japonais Toyota de 12,4% et l'allemand Daimler de 5,9%.
> "Ce résultat était prévisible étant donné le climat lié à la crise économique et financière et les réticences des banques à octroyer des crédits", a commenté la principale fédération du secteur en Allemagne (VDA).
> Dans la foulée, le commissaire européen à l'Industrie Günter Verheugen a annoncé qu'il avait invité vendredi à Bruxelles des ministres des 27 pays de l'UE pour "un échange de vue".
> "Le but de cette réunion est d'examiner la situation du secteur et de discuter de mesures existantes ou futures au niveau national, et en particulier du besoin d'une coordination au niveau européen", a-t-elle souligné.
> La présence de la ministre française de l'Economie Christine Lagarde, du ministre britannique du Commerce Peter Mandelson, du ministre italien du développement économique Claudio Scajola et du ministre espagnol à l'Industrie Miguel Sebastian Gascon, est notamment prévue, selon la liste des participants.
> La France et l'Espagne s'étaient prononcés lundi en faveur d'un "plan européen" pour répondre à la crise dans ce secteur.
> Il faut passer "de la multiplication des plans de soutien nationaux au secteur automobile à un plan de soutien européen", avait déclaré le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Bruno Le Maire, soutenu par son homologue espagnol.
Sarkozy promet de l'argent et pose des conditions
> Au niveau national, Paris prépare un vaste plan qui "va mobiliser beaucoup d'argent", a déclaré jeudi le président Nicolas Sarkozy. Mais il pose pour condition que les constructeurs "localisent les emplois en France". Ces mesures, qui seront évoquées lors d'états généraux de l'automobile prévus mardi prochain, devraient être finalisées d'ici à la fin du mois
> "Nous voulons garder la production d'automobiles en France", a affirmé le président dans son discours de voeux aux "forces économiques" . "Nous prendrons des engagements et nous leur demanderons également des engagements", a-t-il poursuivi.
> Avant son intervention, le chef de l'Etat s'était arrêté dans une plate-forme logistique du groupe PSA Peugeot Citroën. Il avait insisté devant les salariés sur la nécessité d'"inverser la tendance désastreuse à la délocalisation massive de l'activité automobile hors de France", le secteur étant selon lui passé de 2004 à 2008 du statut d'exportateur à celui d'importateur.
> Il a mis en cause les 35 heures comme source de la perte de compétitivité de la France. estimant cette perte vis à vis de l'Allemagne à 30% depuis 2000. "Comment voulez-vous que notre pays soit compétitif si on explique aux gens qu'ils travailleront moins et qu'il gagneront autant. A l'arrivée, ça conduit à des discussions sur les salaires qui n'existent plus et à la délocalisation de nos entreprises".
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