Le Parti socialiste, représenté au sein de la commission pour le développement de La Poste par le député François Brottes, s'est érigé ce matin contre un pré rapport écrit à charge, faisant état d'un consensus qui n'existait pas. Il comprend l’exaspération des syndicats de voir le dialogue social bafoué.
Même si le président Ailleret s'est engagé à ne signer le rapport qu'en son seul nom, le PS a entendu siéger à la commission jusqu'au bout afin de défendre une Poste sur ses deux pieds, à 100% publique et disposant des moyens pour accomplir les missions de service public (service universel postal, bancarisation de tous, présence territoriale, aide à la presse).
Oui, La Poste doit disposer des moyens nécessaires pour faire face à la concurrence totale du marché postal à l'horizon 2011, organisée par la majorité UMP dans son acception la plus large.
Oui, l'Etat ne joue pas le jeu depuis plusieurs années déjà, faisant peser sur la Poste seule les missions de service public. Il ne serait que justice qu'il compense enfin financièrement ces missions, ce qui donnerait à La Poste les moyens de son développement.
Mais, nourris de l'expérience d'un Gouvernement qui a toujours rapidement glissé du simple changement de statut vers la privatisation partielle ou totale (France Telecom, Edf, Gdf), et soucieux du maintien des milliers d'agences postales communales existantes et mises en danger par le changement de statut, les socialistes continueront à exiger le maintient du statut public de La Poste.
Oui la crise financière a fait reculer le Gouvernement sur la privatisation, mais rien ne garantit qu'une fois la crise passée, le « naturel » ne reviendra pas au galop.
Voilà pourquoi les socialistes exigent qu'au-delà du maintien du statut public et d'un juste abondement financier de l'Etat, soient garanties, au niveau constitutionnel, les missions de service public assurées par La Poste.
A défaut de telles garanties, ils soutiendront, ensemble avec les syndicats et les partenaires de gauche, la démarche du référendum d'initiative populaire pour décider de la pérennité, ou de la mort programmée, de l'accès de tous aux services publics assumés par La Poste.
François BROTTES
2ème Vice-président SRC en charge de l'économie et de la communication
Razzy HAMMADI
Secrétaire national PS en charge des services publics
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