Tous les indicateurs démontrent un un lien fort entre la richesse d’un pays, le dynamisme de son innovation et le taux d’emploi. Il est acquis que le niveau d’éducation supérieure et la formation favorisent l’emploi et préparent l’avenir d’une société. Dans les Ardennes, nous cumulons à la fois un taux de chômage supérieur à la moyenne tandis que le nombre de bacheliers est inférieur à la moyenne.
Des Etats-Unis au Japon en passant par la Chine, l’Inde, l’Allemagne ou les pays scandinaves, le monde entre à grande vitesse dans la société du savoir. Pas la France qui reste éloignée de l’objectif fixé au conseil européen de Lisbonne en matière de recherche et d’enseignement supérieur.Depuis 2002, l’effort de recherche a même régressé. L’enseignement supérieur et la recherche, tenus dans le mépris par la majorité actuelle, sortent affaiblis des luttes menées depuis cette date. Nous avons donc décidé de proposer au pays, aux scientifiques et aux partenaires sociaux un projet basé sur une programmation pluriannuelle des moyens avec l’engagement d’augmenter les dépenses de 10% par an et sur une réforme du système.
La France, comme l’Europe, doit réagir vite à la domination américaine et à la montée en puissance du Japon ou de pays émergents d’Asie. C’est en nous appuyant sur le triptyque enseignement-recherche-innovation que nous réussirons. Le retard de la recherche dans le domaine industriel est important du fait de l’insuffisance de l’investissement Privé.
Nous le
payons dans notre département au prix fort avec des entreprises qui chaque
jours se laissent distancier par la concurrence. Si la politique générale,
les grands programmes et l'évaluation des projets, même financés par les régions, doivent rester nationaux, le rôle des régions doit être renforcé au regard des compétences économiques qu’elles assument. Le
transfert de technologies et d’innovation sera amplifié grâce à la
proximité entre le décideur et l’entreprise. Les collectivités locales,
et donc les régions, doivent pouvoir accroître leur aide au transfert de
technologies et au soutien direct des fonds d'amorçage. Dans le cadre des
futurs contrats de plan Etat-Régions, c’est à ces dernières que doit
revenir le pilotage des pôles de compétitivité. Nous sommes favorables à la généralisation d’un guichet unique régional pour les aides aux PME, à la mutualisation des services de valorisation et de transfert au sein des
PRES. La redynamisation industrielle de nombreux bassins d’emploi passe ces
politiques d’innovation.
Dans notre région, et pour les Ardennes, on
pourrait s'appuyer sur nos atouts, notamment la filière bois pour produire un
ethanol plus performant que celui du Brésil. La fonderie, qui comporte
en Ardenne un secteur de pointe reconnu devrait devenir un meilleur
atout encore.
La fiscalité est un outil pour soutenir l’innovation.
Nous étudierons un dispositif de crédit d'impôts à l’innovation, destiné à aider les PME-PMI à financer leurs dépenses de recherche mais aussi les
frais de dépôt de brevets, les études de marché, la conception de
produits inovants, la phase de préamorçage et le suivi des créateurs
d’entreprises.
Pour les grandes entreprises, l’Etat privilégiera les aides
ciblées sur les aides indifférenciées, exigera une contribution financière de ceux qui profitent des retombées de la recherche sans la
financer et accordera des avantages fiscaux aux entreprises qui développent
des activités de recherche en recrutant des chercheurs. Nous étudierons
la possibilité d’accorder des avantages fiscaux pour l'épargne à long
terme mobilisée en faveur de l’innovation. Sur cette base, nous complèterons la loi sur l’innovation en introduisant des mécanisme de
sensibilisation dans les formations doctorales et la promotion des activités de valorisation et de transferts de technologie.Tout cela est
possible si les laboratoires viennent aussi s'installer sous nos
latitudes.
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