Escamoté lors du débat présidentiel et absent du projet socialiste, l'avenir du système de santé s'impose déjà comme étant le dossier le plus important du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
La réalité des comptes de l' Assurance Maladie en fait un sujet brûlant, tant l'accumulation de la dette et des déficits est devenue moralement, financièrement et politiquement insupportable.
Mais au-delà du volet financier, c'est l'ensemble du système de soins qui est au bord de la rupture. De nombreux territoires voient se multiplier les difficultés d'accès aux soins: absence de médecin généraliste dans certains cantons et quartiers; défaillance de la permanence des soins la nuit ou le week end; engorgement et dysfonctionnement des services d'urgence; délai d'attente très important pour les consultations spécialisées; absence de pratricien se référant au tarif opposable de la Sécurité Sociale (secteur 1).
Il faut aussi prendre en compte les projets de fermeture d'hôpitaux locaux venant accroître le sentiment de perte de substance de l'offre sanitaire.
La crise des professions médicales et sanitaires est très profonde, en ville comme à l'hôpital.
Il faut faire preuve de cynisme pour croire la résoudre en proposant, d'une part, une contrainte à l'installation et, d'autre part, la généralisation de la T2A (tarification à l'activité).
E n bout de course, ce sont bien les patients qui sont une fois de plus les tributaires de cette politique inadaptée et régressive.
L'amélioration de la santé des Français semble bien être le dernier des soucis du gouvernement comme son obstination à mettre en place de nouvelles franchises sur les soins en témoigne.
Cette mesure est financièrement inefficace, et surtout, socialement injuste et dangereuse au plan sanitaire.
Irrémédiablement, cette politique de la punition sera aussi celle de l'exclusion d'une frange entière de la population qui retardera davantage son recours aux soins.
La santé est un fondement du contrat social.
La crise que traverse notre système sanitaire participe à la remise en cause de l'Etat Providence.
La Gauche ne peut se contenter de contester la politique de Nicolas Sarkozy.
Elle doit être sur ce sujet une véritable force de propositions alternatives.
JEAN- MARIE LE GUEN
le 16 Octobre 2007
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