La commission de concertation sur la jeunesse présidée par Martin Hirsch a
achevé ses travaux hier, après des discussions difficiles compte tenu des
nombreuses réserves exprimées en fin de parcours sur le Livre vert. Les
socialistes y ont pris toute leur part, représentés par Marisol TOURAINE,
députée de l’Indre-et-Loire et secrétaire nationale du PS, qui est fortement
intervenue notamment pour que ne soit pas écartée la proposition de versement
d’une allocation autonomie en faveur des jeunes. Mais le résultat d’ensemble est décevant et en deçà des
attentes suscitées. Alors qu’à la rentrée ce sont au moins 700 000 jeunes qui se
retrouveront au chômage, les conclusions de la Commission Hirsch apparaissent
décalées et peu ambitieuses. Alors que les jeunes sont dans notre pays les premiers confrontés à la
violence de la crise, qu’ils sont régulièrement stigmatisés, le Haut commissaire
à la Jeunesse ne propose pas de vision susceptible de répondre à
l’ampleur des défis à relever. En proposant 57 mesures, qui
s’apparentent à un catalogue de bonnes intentions, sans aucune
hiérarchie, il ne donne pas les moyens de structurer une politique ambitieuse en
faveur des jeunes. L’imprécision des propositions, leur caractère général et
l’absence de tout engagement financier rendent peu probable la réorientation
nécessaire de la politique de la jeunesse. Pour les socialistes, il est nécessaire d’engager une politique
audacieuse en faveur de l’autonomie des jeunes qui passe par la définition d’un
nouveau droit universel, le soutien à l’autonomie. Les socialistes
préconisent la mise en place d’une allocation-autonomie pour tous les jeunes de
18 à 25 ans sous condition de ressources, financée notamment par la
réorientation des aides existantes. Ils expriment leur ferme opposition
au projet alternatif de versement d’une dotation initiale en capital à tous les
jeunes, partiellement remboursable, tant elle renforce, dans la version
proposée, les inégalités entre jeunes. Le PS appelle par ailleurs à faire un effort particulier envers les jeunes
sans formation, les plus éloignés du marché de l’emploi, qui ont besoin d’être
soutenus, y compris financièrement dans leurs parcours d’insertion. Il s’agit enfin de mettre en oeuvre des mesures d’urgence face à la crise et
à la montée du chômage. A l’évidence, les mesures annoncées par le Président de
la République en avril dernier, fondées sur des aides fiscales aux entreprises,
ne sont pas de nature à soutenir les jeunes dans cette période
difficile.
La commission s’est retrouvée autour de
plusieurs propositions : la mise en place d’un service public de
l’orientation (mais le Gouvernement au même moment s’engage dans une autre voie
dans le cadre du projet de loi sur la formation professionnelle), l’obligation
de formation jusqu’à 18 ans, l’accès à une mesure de protection pour les jeunes
majeurs sans ressources et en rupture familiale ou encore le soutien aux
formations par alternance et la valorisation du service civique. Les socialistes
prennent acte de ce que, finalement, l’idée d’une allocation autonomie pour les
jeunes n’a pas été écartée, bien qu’elle soit présentée comme alternative à un
autre système de soutien financier.
Visiblement, l’imagination n’était pas au pouvoir au sein de la
commission Hirsch et les propositions des socialistes n’ont pas été écoutées.
Les jeunes de France savent aujourd’hui que l’UMP n’est pas à la hauteur pour
leur construire un avenir meilleur et prépare une société où les conflits
générationnels vont se développer.
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