Le président de la République laisse les Français seuls face à leurs problèmes et face à la crise.
Du président de la République, on attendait qu’il soit à la hauteur du moment et du lieu. Le moment, une crise d’une gravité exceptionnelle, exigeait une vision. Le lieu, la convocation à Versailles des représentants du peuple dans un faste sans pareil, imposait des solutions. Le discours présidentiel nous plonge dans la consternation : le chef de l’Etat paraît dépassé par les enjeux.
Au-delà de formules attrape tout et d’incantations que plus personne ne croit tant elles ne sont jamais suivies d’effets, ce discours démontre malheureusement une absence de cap économique et confirme qu’il y aura bien un sévère tour de vis social.
En témoignent la suppression des emplois publics dans l’éducation, la santé…, la réduction du déficit de la Sécurité sociale par des prélèvements supplémentaires et le report de l’âge de la retraite, ou encore la disparition de la taxe professionnelle qui est le principal impôt permettant aux collectivités locales d’investir contre la crise.
Quant à l’emprunt, chacun a bien compris qu’il ne s’agit pas d’une relance, mais d’un habillage pour masquer la responsabilité du pouvoir actuel dans l’aggravation des déficits, paquet et bouclier fiscal en tête, et l’absence de mesures pour combattre le chômage et augmenter le pouvoir d’achat des Français.
Le chef de l’Etat devait dire aux Français comment sortir de la crise ; il n’a fait que leur confirmer que ce sont eux qui payeront la politique d’austérité. Illustration ce jour même : pour la troisième année consécutive, le gouvernement refuse un coup de pouce pour le Smic et accroît la rigueur salariale.
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