La présentation des vœux du président de la République, ce matin, à Strasbourg, est hors sujet : elle ne répond pas aux enjeux sociaux et sanitaires du moment. Les propos compassionnels ont leurs limites surtout au regard du lourd bilan de la droite vis-à-vis de l’Hôpital.
Les discours ne peuvent plus cacher la réalité, les hôpitaux publics sont asphyxiés par des années de restrictions budgétaires et peinent à assurer leurs missions. Malgré tout, le dévouement du personnel soignant et des médecins est encore salué par 77% des Français qui renouvellent leur confiance à l'hôpital.
Aujourd’hui, l’étranglement financier délibéré des établissements hospitaliers conduit à un déficit annuel et subi de près d’un milliard d’euros sur l’année.
Le service public hospitalier n’est plus considéré comme un objectif en soi. A l’heure où la crise appelle à un retour de la régulation et des services publics, à l’heure où les inégalités dans l’accès aux soins se développent, la droite n’a qu’un objectif : faire de la santé une marchandise comme une autre. Contre toute logique sanitaire, contre tout bon sens économique, un plan social déguisé portant sur au moins 20 000 postes à l’hôpital public est en train de s’imposer aux acteurs de santé, aux personnels hospitaliers, aux élus et aux Français.
Le Parti socialiste dénonce une démarche que le projet de loi Bachelot ne fera qu’aggraver. Il refuse catégoriquement que les établissements hospitaliers publics se transforment en « hôpitaux entreprises ». Le Président de la République veut faire croire à une recette miracle, construite autour d’une gestion centralisée d’un directeur « patron », présenté comme homme providentiel.
La réalité est grave le système de santé français hier encore mondialement envié est au bord de la faillite. L’hôpital public doit rester au cœur du système de santé, un service public performant, d’égal accès pour tous, et un pôle d’excellence. Cette conception est incompatible avec une privatisation rampante qui tourne le dos aux attentes et aux besoins de la population ainsi qu’à l’exigence de démocratie sociale et sanitaire. Le discours du Président est dénué de sens puisqu’il se refuse à apporter le moindre moyen financier supplémentaire à l’hôpital public.
Le Parti socialiste demande que le gouvernement apure la dette des hôpitaux, réclame le retrait du projet de loi HPST sans rapport avec les nécessités de l’heure et propose un réel dialogue avec tous les acteurs de santé afin d’établir un plan de sauvegarde de l’hôpital public. Ce n’est que par le dialogue social que la réorganisation du système de soins pourra se faire.
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