Le président de la République s’est enfin montré lucide sur un point : la gravité de la crise économique et ses conséquences pour la France. Il a ainsi désavoué son Premier ministre et sa ministre des Finances, qui ne cessent depuis des semaines de la sous-estimer.
Au-delà, jamais un tel fossé n’a séparé le discours et les faits. Quand le président de la République comprendra-t-il qu’il n’est plus en campagne électorale, mais qu’il est désormais comptable de la réalité et des faits ? Quand cessera-t-il de faire des beaux discours pour enfin passer à l’acte et décider d’agir pour amortir les effets de la crise ? Président de la République depuis près de 18 mois, monsieur SARKOZY ne peut plus longtemps se dédouaner de l’échec de la politique économique et sociale qu’il a insufflée.
Or, les faits sont têtus : le pouvoir d’achat, priorité affichée du gouvernement, a reculé cette année de 0,4 point. Les signes de dégradation profonde de la conjoncture se multiplient (croissance négative au deuxième trimestre, recul de la consommation et effondrement du moral des industriels), au point que la France risque d’entrer en récession au troisième trimestre. Le moral des ménages est au plus bas et la situation de l’emploi ne cesse de se dégrader.
Monsieur SARKOZY ne craint d’ailleurs aucune contradiction : il a vanté pendant la moitié de son discours l’intervention de l’Etat dans l’économie pour répondre à la crise, avant d’annoncer une amplification de la politique de régression sociale et de démantèlement de l’Etat mise en œuvre depuis son élection.
En définitive, le président tire aujourd’hui prétexte de la crise économique pour justifier l’accélération d’une politique d’austérité à l’égard des catégories moyennes et populaires. Sur l’ensemble des grandes priorités des Français (pouvoir d’achat, emploi, santé, logement, éducation, environnement…), il se contente une nouvelle fois d’effets d’annonce et de slogans vides.
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