Conférence de presse de la fédération socialiste des Ardennes
Si nous avons tenu à vous convier à cette conférence de presse, c’est parce que nous estimons que la situation est grave et préoccupante.
Nous ne pouvons pas assister à cette offensive gouvernementale contre les Ardennes sans réagir.
Nous devons tous nous mobiliser dès maintenant. Demain il sera trop tard.
Cette mobilisation doit aller au-delà du Parti socialiste. Elle doit réunir toutes les forces de progrès, qu’elles soient politiques, syndicales ou associatives. Pour notre part, nous sommes disposés à nous associer à toutes les formes d’actions qui feront barrage à cette politique de destruction massive orchestrée par les amis de Monsieur Sarkozy.
Notre département est touché de plein fouet et si nous laissons faire, les Ardennes auront du mal à s’en remettre. Elles seront transformées en désert.
Dans un département sinistré, marqué par les fermetures industrielles et un taux de chômage qui reste parmi les plus élevés de France, cette attaque en règle contre les services publics n’est pas admissible. En lieu et place de la solidarité nationale que l’on serait en droit s’attendre, le gouvernement s’acharne à dépecer les Ardennes.
Après les suppressions de postes dans l’enseignement, à la poste, à la SNCF, au trésor, après la suppression de la police de proximité, c’est la justice dans les Ardennes qu’on s’apprête à rayer d’un trait de plume.
Il y a actuellement six tribunaux d’instance dans les Ardennes, on veut les réduire à deux. Contre toute logique, on veut fondre les deux tribunaux de commerce qui remplissent chacun leur rôle en un seul à Sedan.
On veut maintenir un seul tribunal de Prud’hommes à Charleville-Mézières, alors qu’on connaît la situation économique et sociale difficile que nous vivons.
Et, la cerise sur le gâteau, si l’on ose dire, on veut carrément supprimer l’instruction pénale au profit d’un regroupement sur Reims. Il ne faut pas se faire d’illusion, ce départ de l’instruction signerait à brève échéance la fin du tribunal de grande instance.
Cela conduira à une justice à deux vitesses. Comment feront demain les victimes, souvent fragiles et démunies, pour faire valoir leurs droits ? Combien de pertes d’emplois cela entraînera-t-il ?
Toutes ces mesures vont amplifier la désertification orchestrée de notre territoire. Un territoire qui perdra de son attractivité, n’incitant guère les entreprises et les cadres à s’implanter dans les Ardennes. C’est une spirale infernale que l’on est en train de créer. Alors que les collectivités se battent pied à pied pour développer le territoire, pour le doter de structures et d’équipements permettant de lui assurer un avenir.
Jamais on avait vu une telle brutalité de la part d’un gouvernement. Aucune concertation, aucune information des acteurs locaux. Jamais On avait vu un tel mépris pour un territoire et pour ses représentants.
On a encore en mémoire, Monsieur Sarkozy et son cirque barnum, venant nous jouer du violon sur la France qui souffre, nous citant Blum et Jaurès avec de faux trémolos dans la voix. Quelle indécence, quel cynisme.
Mais alors le clou, le comble de l’impudeur a été franchi par les parlementaires de droite. On voit Madame Poletti s’agiter, dénonçant ici ce qu’elle approuve des deux mains à Paris. On attendrait de Madame Poletti, comme de tout député qui nous représente, un peu plus de cohérence, un peu plus d’honnêteté intellectuelle et surtout un peu plus d’efficacité.
Madame Poletti mériterait un prix au festival de l’hypocrisie, tant elle s’y entend pour jouer les pompiers pyromanes.
Certains parlementaires de l’UMP ont manifesté un peu plus de courage et d’attachement à leur territoire en refusant de voter le budget de la justice. Monsieur Warsmann, lui, a au moins le mérite de la cohérence puisqu’il défend cette réforme, à la hussarde, de la carte judiciaire.
Le Conseil Général des Ardennes, lui ne se mouille pas comme à son habitude et joue les grandes muettes.
On attend quand même un peu mieux de nos représentants nationaux.
Je rappelle que, sous le gouvernement Jospin, il y avait déjà eu un projet de regroupement des deux tribunaux de commerce, mais avec un peu plus de concertation et d’écoute des élus locaux. Je rappelle aussi que les deux députés de l’époque, Philippe Vuilque et Claudine Ledoux, avaient su plaider efficacement la cause des Ardennes et que ce projet n’avait pas été mis en œuvre.
Ce que nous attendons aujourd’hui, c’est que nos parlementaires de droite qui ne cessent de cautionner la politique gouvernementale et qui se targuent d’avoir leurs entrées chez Monsieur Sarkozy, réparent la casse dont ils sont co-responsables. Qu’ils agissent au lieu de se contenter de propos de circonstance.
S’ils ne portent pas ce combat avec un peu plus de conviction et d’efficacité, ils porteront demain une lourde responsabilité dans ce qui sera un nouveau déclin pour les Ardennes.
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